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Mariage pour tous :
Ce qu'en pensent les Rennais

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Tout comme dans le reste de la France, les Rennais se mobilisent pour soutenir ou s'opposer au mariage et à l'adoption pour tous.

La preuve en est faite avec les manifestations du 17 et 24 novembre 2012, qui ont plongé la place de la Mairie dans une cacophonie générale.

Les opposants continuent leurs actions et c'est venu de toute la France, qu'ils sont montés à Paris le 13 janvier dernier.

 

Quant aux partisans de la loi Taubira, ils ont manifesté les 19 et 27 janvier, concluant ainsi les hostilités, avant le vote de la loi à l'Assemblée nationale le 29 janvier 2013.

L'agitation que la loi suscite n'est pas un phénomène nouveau dans nos sociétés. Tous les pays l'ayant adopté ont fait face aux manifestations émanant d'une partie de leurs populations.

Rennes ne faisant pas exception à la règle, nos représentants politiques et religieux ont eux aussi eu leur mot à dire.

Monseigneur Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes, s'oppose comme beaucoup d'autres catholiques, à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. S'appuyant sur le document publié par « le conseil famille et société de la conférence des évêques de France »,

il rappelle que pour les catholiques « le mariage est un sacrement dans lequel Dieu lui-même s'engage au côté des époux et de leurs alliances».

La loi concernant uniquement les mariages civils, les catholiques auraient tort de s’inquiéter... Et pourtant, c'est la visée procréative du mariage qui les taraude le plus. Expliquant que « le mariage a une valeur en soit, il fonde la famille qui fonde la société», Mgr Souchu semble oublier que le nombre de naissances hors mariage prouve le contraire. Les militants anti-mariage gay n'en démordent pas pour autant et affirment que la loi permettra de faire croire à des enfants qu'ils sont issus de deux femmes ou de deux hommes, institutionnalisant ainsi un mensonge.

Seulement, voilà, si la loi Taubira a remplacé « la présomption de paternité » par « la présomption de parenté », c'est pour indiquer aux enfants que deux personnes de même sexe ne peuvent être que leurs parents et non leurs géniteurs. Persuadé, que l'on « va mettre des enfants dans des situations loufoques », Mgr Souchu sous-estime l'intelligence de nos bambins et leur compréhension des manuels de biologie.

En ce qui concerne Olivier Putz, pasteur de l’Église Réformée de Rennes, le mariage n'est pas un « sacrement » mais « une bénédiction nuptiale» et qu'il n'a pas non plus de visée procréative. L'éventualité que des couples homosexuels élèvent des enfants n'est pas un problème, même si il pense que l'altérité homme-femme serait le mieux pour l'enfant.

Dans le cadre de l'adoption et de la PMA, c'est la question du tiers qui se pose. Quels seront les droits des parents biologiques ?

La réponse est d'autant plus simple que la législation française a d'ores et déjà statué là-dessus. Ils auront les mêmes droits que les parents dont les enfants ont été adoptés par des couples hétérosexuels ou des célibataires.

Bien que les protestants ne souhaitent pas se prononcer sur le mariage homosexuel, la volonté d'un débat est toutefois mise en avant. Les nombreuses questions que soulève cette loi méritent d'être traitées en profondeur, pour ainsi éviter que celle-ci ne soit modifiée ou retirée lors d'un prochain changement gouvernemental.

Pour Jocelyne Bougeard, adjointe au Maire et déléguée au temps de la ville et aux droits des femmes, les rapports entre la société et l’Église ont évolué : « Le mariage relève d'une dimension privée et non d'une dimension religieuse ». Convaincue, qu'un référendum diviserait les Français, car « il y a encore trop de préjugés », elle reste favorable à un débat.

Estimant qu'il est de la responsabilité des élus d'effectuer une relecture du texte sur le mariage. Elle explique qu' « il est nécessaire que la société se questionne sur la parentalité et non sur l'homoparentalité » et que la loi peut « rendre compte du parcours exigeant pour tous les parents adoptants », pour ainsi permettre une nouvelle législation qui concernera l'ensemble de nos concitoyens.

Votée à l'Assemblée Nationale le 12 février et le 16 avril 2013, le texte en faveur du mariage pour tous a été adopté. Puis il a subi une seconde relecture le 17 avril, avant son adoption définitive le 23 avril, le projet de loi a vu une accélération de son calendrier, initialement prévu pour le mois de mai.

Mobilisant du même coup, les anti-mariages gays qui ont manifesté, les 21 et 25 avril ainsi que le 5 mai, sans pour autant empêcher son adoption définitive par le Conseil constitutionnel jeudi dernier.

Malgré la radicalisation du mouvement des antis et l'augmentation des agressions homophobes, le gouvernement reste déterminé à promulguer la loi ce samedi 18 mai 2013.

Publié le 23 Mai 2013

Clémence Le Denmat

Animatrice Radio. Podcast. Atelier Radio. Education aux Médias et à l'Information.

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